Endless Space

La semaine de 19 au 23 Mai dernier fût intense pour les étudiants en 3° année option Design d'Espace à L'Ecole de Design Nantes Atlantique ! Lieu d'un marathon de la créativité et de l'imaginaire. De retour d'une planète Mars réenchantée , je reviens sur cette semaine de Workshop Scénographique passionnante.

Intense ? Oui car enrichie du savoir-faire et de l’expérience d'un personnage que je vais tâcher de vous présenter et intense car nous n'avions pas plus de 3 jours pour concevoir une scénographie pour le sujet dont je vous parlerai en 2° partie.

Philippe Leduc (ci-dessous) graphiste, scénographe et co-fondateur du collectif Lucie Lom qui a été imaginé en 1980 avec son ami et associé Marc-Antoine Mathieu, graphiste et dessinateur de bandes-dessinées bien connu des amateurs du 9ème art, avec un "mot" d'ordre : liberté de création.

Ils répondent ainsi à leur propre besoins créatifs et aux commandes publiques. Les projets de l'atelier Lucie Lom ont comme sujets : expositions, installations urbaines à caractère culturel et social. L'expérience scénographique c'est avant tout, selon Philippe Leduc, une "expérience des sens et surtout pas une expérience intellectuelle" en d'autres termes, ils ne s'attachent absolument pas au caractère purement didactique et informatif de la visite.

"Travailler l'imaginaire [... avec des éléments qui font signes", une " réalité transposée dans un univers poétique" voilà comment P.L. conçoit son travail. Au delà du concepteur et de la technique, il y a un univers riche de sens et de signe qu'il convient selon lui, de garder comme structure à la narration scénographique.

En véritable conteur de l'espace, P.L, assaisonne sa narration avec ce qui fait sens et éclaire le visiteur au propre comme au figuré. La lumière est alors vue comme un matériau qui sculpte l'espace et ce matériau lumière est "primordial, plus même encore que le décors" et "il faut donc en premier lieu faire le noir" avant d'intervenir sur cette motte de glaise, un espace ductile sensible à l'imaginaire. Toujours d'après P.L. "Ce qu'imagine le public, ce qui appartient à l'imaginaire du public est toujours plus riche que le décors". C'est donc avec l'aide précieuse du public que le travail de P.L. et de M-A. Mathieu prend tout son sens car c’est grâce à ce public que le collectif arrive à "faire exister un ailleurs" et à "transformer les limites, assujettir l'espace à la scénographie". Enfin, ils s'attachent au fait qu'une "expo ne doit pas être une leçon que l'on donne".

Le premier jour, nous présentant les travaux et projets de Lucie Lom, il finit par nous toucher un mot sur le principe de commande et d'appel d'offre relatif au métier de scénographe. Il nous a également mis en garde sur des réalités appliquées concernant notre "propriété intellectuelle" qui touchent les métiers de la création en général et nous a rappelé que malgré le fait que l'on cède cette propriété intellectuelle, il demeure dans le droit français (à contrario d'autres Etats) un droit moral qui est inaliénable et perpétuel et laisse à tout auteur "la faculté de veiller, après sa divulgation au public, à ce que son œuvre ne soit pas dénaturée ou mutilée" (article L.111-1 alinéa 2 du Code de la propriété intellectuelle).

Quelques réalisations présentées :